La médecine corps et âme : Galien de Pergame
Résumé
Le médecin Galien né à Pergame en 129 de notre ère mais dont l’essentiel de la carrière médicale s’est déroulée à Rome sous les règnes des trois empereurs Marc Aurèle, Commode et Septime Sévère ne s’est pas seulement consacré « corps et âme » à l’étude de la médecine et de la philosophie, il s’est également illustré comme le médecin qui a poussé le plus loin la réflexion sur les relation de l’âme et du corps et sur la nécessité d’une médecine du corps alliée à une médecine de l’âme. Sans entrer dans des considérations métaphysiques sur la substance de l’âme et sur sa nature mortelle ou immortelle, le médecin inscrit sa réflexion dans le cadre antique de la médecine humorale héritée d’Hippocrate que Galien a abondamment lu et commenté. Après un bref retour sur le contexte médico-philosophique et sur l’influence que ses deux illustres prédécesseurs, Hippocrate et Platon, ont exercée sur la réflexion galénique, on s’attachera à tracer les lignes de force d’une théorie élaborée dans un traité au titre programmatique Que les facultés de l’âme suivent les tempéraments du corps avant de s’intéresser à son versant pratique et à sa mise en œuvre illustrée dans un traité longtemps considéré comme perdu, mais miraculeusement retrouvé en 2005, le Ne pas se chagriner, qui offre un éclairage tout à fait nouveau et très personnel sur la manière dont Galien, dans sa propre pratique médicale, mettait en œuvre ces préceptes auprès de ses patients et disciples.
Interventions de Véronique Boudon-Millon au cours de la Journée de la solidarité humaine 2014, Médecine du corps, médecine de l’âme (voir la vidéo)