« Moi qui suis l’infime … » : une mystique au féminin ?
Par Leili Anvar
Partant du constat que les femmes mystiques ont laissé finalement bien peu de traces ou que celles qu’elles ont laissées sont souvent non pas des œuvres construites mais des notes prises par leur entourage, nous nous interrogerons sur la nature de la mystique féminine qui est peut-être l’essence de la mystique elle-même dans la mesure où cette expérience spirituelle se donne comme annihilation du soi, abandon, réceptivité pure. L’étude de certains aspects de la vie et de l’œuvre de Malek Jân Ne’mati (1906-1993), sœur d’Ostad Elahi, qui se désignait comme «l’infime» (kaminé) dans ses poèmes nous permettra de mieux approcher cette dimension d’effacement qui est peut-être le cœur battant de toute entreprise spirituelle vécue de l’intérieur.