Clara Schumann : un destin accompli
Résumé
Comment une femme musicienne, appartenant donc à une double minorité, pourrait-elle accéder à l’universalité ? Chimère ? Peut-être pas. Dans le milieu, certes restreint, de la « grande musique », Clara Schumann est la seule femme connue dans le monde entier. Son prénom suffit même à l’identifier, comme s’il n’avait jamais existé qu’une Clara : l’inoubliable.
« La compositrice possède quantité de moyens exceptionnels qu’on ne trouve habituellement que chez des artistes accomplis, des hommes », assurait Schumann. Fille du très renommé Friedrich Wieck, épouse puis veuve de Robert Schumann, mère de leurs huit enfants, Clara est la pianiste préférée de Felix Mendelssohn avant de devenir la muse de Johannes Brahms. « Immortelle bien-aimée » pour plusieurs des génies de l’Allemagne romantique, l’infatigable concertiste est pour Franz Liszt « la grande prêtresse de l’art » et pour l’écrivain et critique anglais G.B. Shaw « le saint Graal de la musique». Sa longue vie d’épreuves, de courage quotidien et de succès éclatants ne serait-elle pas l’exemple même de l’accomplissement ? Peut-être même l’artiste incarne-t-elle une forme de « génie au féminin ».