La sagesse : une médecine de l’âme ?
par Anne Baudart
Résumé
Est-il vraiment un temps pour la sagesse ? Faut-il la cantonner aux époques antiques sous le prétexte fallacieux de sa désuétude ?
L’Antiquité gréco-romaine a, certes, laissé à la postérité une abondante littérature à son sujet, protéiforme à souhait, riche de ses variations mêmes, de ses « types » multiples, aux confins de la science, de la politique, de l’éthique, de la philosophie. Pythagore, Thalès, Démocrite, Socrate, pour les plus anciens ou Sénèque, Épictète, Marc Aurèle, pour les « sages » de l’époque hellénistique. Aujourd’hui, depuis quelques décennies, l’on voit renaître un attrait manifeste pour ce que les Anciens nous ont légué à propos de cette « médecine de l’âme ».
Michel Foucault, dans ses dernières œuvres, souligne l’intérêt essentiel et existentiel des sources antiques, celles de l’époque impériale, notamment. Il met au jour une esthétique de l’existence toujours « actuelle », plus que jamais « actuelle » peut-être, centrée sur la réussite éthique et politique du « souci de soi », inséparable du « souci des autres ». Il y puise la force d’esthétiser la mort, de l’affronter dans un travail sur soi qu’un Marc Aurèle avait, lui aussi, opéré et transmis à la postérité philosophique dans ses Pensées.
Sagesse pour notre temps ? Sagesse « inactuelle » au sens que Nietzsche conférait à ce terme : contre ce temps, donc aussi en ce temps et au profit d’un temps à venir.
Voir la vidéo La sagesse : une médecine de l’âme ? extraite de la Journée de la solidarité humaine 2011 : Quelle sagesse pour notre temps ?