La logothérapie de Viktor Frankl à l’heure du DSM5
par Pascal le Vaou
Résumé
Le DSM 5[1] à peine paru suscite déjà un certain nombre d’interrogations et de polémiques : on lui reproche d’avoir une vision réductionniste et neurobiologique de l’être humain et de conduire à une inflation diagnostique qui étend indûment le champ de la pathologie, sur fond de « pathologisation » de l’existence. Il s’agira ici de montrer en quoi l’anthropologie ternaire mise en avant par Viktor Frankl dans sa logothérapie (inspirée de Max Scheler et Nicolai Hartmann), permet d’intégrer pleinement la dimension neurobiologique des pathologies psychiatriques tout en sauvegardant un éclairage qui ne réduit jamais l’homme à la somme de ses fonctionnements neuronaux. L’approche existentielle que défend Frankl, sous tendue par une prise en compte de l’importance de la question du sens, permet de préserver l’idée d’une dimension spécifiquement humaine, « spirituelle », (mais au sens non religieux du terme). Sans renier l’intérêt que peuvent avoir la psychopharmacologie (voire même la psychirurgie), Frankl a proposé une perspective thérapeutique extrêmement novatrice et originale pour son époque, pour partie reprise dans les approches issues des psychothérapies cognitives, en particulier celles de la troisième génération.
[1] C’est-à-dire la dernière classification américaine des troubles mentaux qui vient de paraître.
Interventions de Pascal Le Vaou dans les colloques de la Fondation :
- Journée de la solidarité humaine 2013 : Pourquoi croire encore en l’homme ? (voir la vidéo)