Quelles possibilités pour rendre l’école plus accueillante ?
par Maria Kostova
Résumé
Je tenterai de répondre à la question de la mise en œuvre du droit à l’éducation en partant de mon expérience au sein de la société bulgare. Cette société divisée, souvent sans véritables perspectives visibles, où les inégalités sont de plus en plus flagrantes, où la pauvreté prédomine, où les valeurs sont à réviser, que peut-elle vraiment offrir à ses enfants ?
Les futurs citoyens se forment grâce aux messages du monde qui les entoure, grâce aux injonctions de leurs parents, mais aussi grâce à tout ce que notre école leur apporte, fondant des raisons d’être à l’avenir. Notre enjeu aujourd’hui est de fermer l’école aux vices, aux violences du nouveau monde, pas seulement avec des déclarations, de l’ouvrir à des défis éveillant l’imagination des jeunes et d’offrir à ces derniers des perspectives attrayantes et de valeur. Parmi les pistes à suivre : s’appuyer sur les liens restés dans les familles et les liens école-famille; développer le peu de traditions du passé qui ont conservé du poids ; promouvoir la solidarité a l’école qui réunit riches et pauvres ; rechercher dans le quotidien des bases d’espoir pour la vie.
Mon expérience de proviseur de lycée depuis presque 20 ans m’a convaincue que sans une politique d’établissement offrant aux élèves la joie de la découverte du monde, mais aussi de la découverte de leurs propres réalités et capacités d’agir et de collaborer avec les autres, en un mot – l’apprentissage de la citoyenneté – l’école serait une institution vide, inutile, qui aurait perdu sa raison d’être.